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Chez Les Républicains, à chacun sa nostalgie de Georges Pompidou

« C’est pas mal la nostalgie, non ? » Né en 1985, François-Xavier Bellamy est un enfant des années François Mitterrand dont le visage s’illumine à l’évocation du nom de Georges Pompidou (1911-1974). Tête de liste Les Républicains (LR) pour les élections européennes du 9 juin, l’agrégé de philosophie participe, comme d’autres à droite, à l’éloge commémoratif autour du seul président de la Ve République mort en fonctions, le 2 avril 1974. « Je trouve ça marquant de se dire que la France a été présidée par un professeur de lettres », poursuit-il. Quand il doit venir avec son livre de chevet dans « Quotidien » sur TMC, le 16 mars, le candidat prend avec lui son exemplaire écorné d’Anthologie de la poésie française de Georges Pompidou (Hachette, 1961) offert par son grand-père.
Au-delà de sa connaissance de la poésie, l’homme à la Winston toujours glissée au coin des lèvres incarne une époque révolue. La croissance française dépasse 5 % par an, on fume encore à l’Elysée et un président peut y arriver en Porsche (d’occasion). Les années Pompidou (1969-1974) seraient celles des jours heureux à peine perturbés par le premier choc pétrolier de 1973. « Un âge d’or avec un président qui réforme et modernise le pays sans le heurter », vante Olivier Marleix, chef du groupe LR à l’Assemblée nationale.
A droite, le général de Gaulle a longtemps laissé peu de place pour son successeur, écrasé dans les mémoires par l’homme de l’appel du 18 juin. Mais en 2024, Pompidou est la tendance du moment chez LR. Des conservateurs François-Xavier Bellamy et Bruno Retailleau au libéral David Lisnard en passant par un Aurélien Pradié héritier revendiqué de la droite sociale, ils prennent tous pour exemple l’ancien député du Cantal.
« Mon père a été élu dans sa circonscription quelques années plus tard, cela me donne un avantage sur les autres, sourit M. Marleix avant de se faire plus sérieux. Pompidou réconcilie tout le monde à droite, les libéraux, les étatistes, parce que d’un côté il combat la bureaucratie, il ne veut pas qu’on emmerde les Français, et de l’autre il a organisé l’Etat stratège avec des grands projets comme Airbus, Ariane ou le nucléaire lancés quand il était à l’Elysée ou premier ministre auparavant. »
A l’Assemblée nationale, sa photo vintage encadrée est devenue un incontournable des bureaux des élus LR. Quand il dirigeait encore le parti, le désormais président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, avait mis en évidence sur son bureau de la rue de Vaugirard un exemplaire du Nœud gordien, le livre de réflexions politiques de M. Pompidou publié après sa mort.
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